Historique
Une épopée scientifique
La pile Zoé : recherches sur la fission avec le premier réacteur nucléaire expérimental français
C'est le 18 octobre 1945 qu'a été créé le Commissariat à l’énergie atomique, sous la direction de Frédéric Joliot-Curie, prix Nobel de chimie 1935 avec sa femme Irène Joliot-Curie et alors président du CNRS.
Son objectif est d'étudier les applications possibles de l'énergie nucléaire dans la production d'électricité, la défense nationale et la science. Le 1er mars 1946, le « fort de Châtillon », situé aux portes de Paris sur la commune de Fontenay-aux-Roses, devient le premier centre de recherche du Commissariat à l’énergie atomique.
Début 1947, il est décidé de construire une pile de faible puissance alimentée à l’oxyde d’uranium et modérée à l’eau lourde. Il faudra 15 mois et demi et 400 ingénieurs et techniciens pour aboutir à la première mise en service de Zoé (Zéro énergie - Oxyde d’Uranium - Eau Lourde). Zoé est exploitée principalement pour les mesures de pureté des matériaux nucléaires et sa grande stabilité en a fait un instrument incomparable pour l’étalonnage des détecteurs et des instruments de mesure. Elle a aussi fourni les hôpitaux et laboratoires français en radioéléments pour la médecine et la science. Le 6 avril 1976, elle est arrêtée définitivement. Son assainissement se termine en 1978.
Assainir et démanteler les installations nucléaires
Depuis la mise en service de Zoé, la question de la protection de l’homme et de l’environnement contre les radiations est une préoccupation. Dès 1951, le service de protection contre les rayonnements est créé ; puis, en 1976, l’institut de protection et de sûreté nucléaire qui deviendra l’IRSN en 2001. Cette préoccupation est d’autre part marquée sur le centre de Fontenay-aux-Roses par l’installation de laboratoires de radiobiologie, de dosimétrie et d’irradiateurs tant pour la recherche appliquée que pour la recherche fondamentale. Ainsi, les travaux en cytogénétique (étude des chromosomes) sont menés dès 1977, ouvrant la voie à la biologie moléculaire.
Depuis 1999, le CEA a entrepris de dénucléariser le centre.
Parallèlement au démantèlement des installations nucléaires en elles-mêmes, un programme d'assainissement complet du site a été élaboré, notamment pour accueillir et développer de nouvelles activités de recherche dans les domaines des sciences du vivant et de la recherche technologique.
Historiquement consacré à l’énergie atomique, le CEA a élargi son champ aux énergies alternatives en 2010.
Aujourd’hui
Il intervient aujourd’hui dans le cadre de quatre missions :
- la défense et la sécurité,
- l'énergie nucléaire,
- la recherche technologique pour l'industrie
- et la recherche fondamentale en sciences de la matière et sciences de la vie.